8h15 vendredi 7 septembre, départ de Minorque pourla Sardaigne….Nous sommes heureux de quitter Minorque.. Nous avons adoré l’ile mais cette semaine à attendre que le vent se calme a coupé les ailes de Bleu de mer, habitué à changer presque quotidiennement de port ou de mouillage…

Bon ça nous a au moins permis de faire la rentrée …Pas facile le CNED quand même…Surtout pour Tom, les révisions de la première semaine ont plutôt des allures de leçon et l’autonomie demandée ne ressemble pas trop aux habitudes de travail de l’école « normale » en CE1…ça va pas être facile…Je pensais faire l’école seule, en fait pour l’instant nous nous y mettons à deux, cela permet de raccourcir les séances de travail et de garder du temps pour…l’avitaillement, les visites, les itinéraires à venir, les mails, le blog, jouer avec Loulou, manger, aller chercher le linge, aller chercher de l’essence, bricoler ce qui est cassé, lire la notice de ce qui marche mal….on ne peut pas dire qu’on s’ennuie beaucoup à bord en fait…

J’appréhendais pas mal cette traversée, 36 heures de mer, dont une nuit, ça veut dire qu’il va falloir que je m’occupe de la nav à la place d’Hervé à un moment ou à un autre, et ça…je ne suis pas encore super prête…Hervé nous a choisi « un temps de demoiselle » , du coup ,nous ferons 33H au moteur et…une heure à la voile, la dernière , pour l’honneur !!!!Merci le thermique de l’ile…dès que les voiles sont hautes, on accélère, le moteur s’arrête ….quel bonheur….

Hervé a pris le premier quart de 21h à minuit. En fait il ne m’a pas réveillée et je l’ai rejoint à 1h moins 20. Il s’est reposé mais je crois qu’il n’a pas vraiment dormi. Quelle trouille de se retrouver dans le noir, j’ai beaucoup pensé aux aveugles, quelle angoisse…Le bruit du moteur me stresse encore plus…je n’arrête pas de bouger entre la barre, l’avant parce qu’on entend moins le moteur et que j’ai l’impression de mieux voir en silence (bizarre…) et la table à carte où je peux voir si des bateaux naviguent dans les environs…à 1h30 un gros dauphin seul vient me draguer, il vient me montrer son dos avec élégance juste à côté du poste de pilotage, je fonce chercher Hervé, il est reparti, surement jaloux…3h là c’est un groupe de 5 dauphins qui vient s’amuser autour de la coque, ils sont petits, bicolores et joueurs…j’oublie quelques instants que j’ai un nœud au ventre, peur de croiser un cargo, un autre bateau, de ne pas le voir à temps…que faire en cas de collision ? Comment mettre le canot de sauvetage à l’eau ? …est ce qu’on a de quoi manger dedans ? et les enfants est ce que j’aurais le temps de mettre leurs gilets ? La nuit tout est plus angoissant, tout est moins rationnel…Hervé arrive vers 4H et m’envoie me coucher…quel soulagement…Lui il est si serein…je l’envie d’être aussi à l’aise sur le bateau en toute circonstance…En fait nous ne croiserons un cargo qu’en arrivant en Sardaigne…de jour…0 bateau de toute la nuit…

Côté enfants, ils passeront une nuit « normale » comme si de rien n’était, ils se lèvent tôt, comme des fleurs, à fond la caisse, comme d’hab…pas de mer mais une petite houle au départ, juste assez pour que Tom n’arrive pas à faire son CNED à bord, j’espère que son mal de mer va s’arranger parce que je me demande comment on va faire pour tenir les temps du CNED et des navigations s’il n’arrive pas à travailler en naviguant…surtout qu’on n’est pas vraiment en avance avec tout ce qu’on a envie de voir avant l’hiver…

Hugo se passionne pour la pêche et j'aimerais tant que tous ses efforts pour comprendre comment pêcher avec succès soient récompensé...ce ne sera pas encore pour cette traversée...

Alors que nous approchons des côtés de Minorque, nous finissons par croiser le fameux cargo que j'ai cherché toute la nuit....mieux de loin...et de jour

Nous passons beaucoup de temps à scruter l’horizon pour enfin voir les dauphins avec le petits, j’ai tant envie de leur faire sentir cette sensation incroyable quand on croise ces gros poissons magiques, on a l’impression qu’ils sourient tout le temps…Hervé apperçoit au loin un banc de dauphin, il accélère , les rejoint, nous sommes aux anges et les loulous aussi…Ils ne joueront pas avec les coques, ils continuent très sérieusement leur route, comme s’ils étaient attendus et n’avaient pas le temps de jouer avec nous…nous sommes un peu déçus mais quand même on les a vu de plus près cette fois…

Nous atteignons notre mouillage de Porto Conte vers 17h30, cala del Bollo….Les rochers ont une autre forme, calcaires ils sont rongés par la mer avec des grottes, des trous, des éboulements, tombent dans une eau transparente, toujours des posidonies et du sable mais aussi beaucoup de caillous, pleins de couleurs, rosés, gris, blancs de toutes les tailles…

au bord beaucoup d’arbres : des pins mais aussi des eucalyptus, avec une odeur nouvelle qu’on perçoit depuis la mer…

des pizzas à la pâte super fine, rucola, parmegiano, mortadella, saucisse sarde, prosciutto, mozzarella di Buffala, fromage de brebis….nos premiers repas en Sardaigne nous enchantent…

Forza Italia !!!!!!!!!!!!!!!!!!!