30 mai 13 Une côte Ionienne pleine d'émotions

Bon une semaine que je n'ai plus touché au blog...Les journées s'enchainent et ne se resemblent pas, elles sont en tout cas bien occupées (si si je vous jure on peut remplir très très vite les journées sur un bateau en année sabbatique...).

Nous quittons Rocella Ionica le 30 mai dernier avec 4 autres bateaux. 

LIBER, le bateau de Cyril, Karine et Alphonso, le copain de loulou prend comme nous la direction de Crotone. La forêt d'eau, nos amis Quebecquois décident d'aller tout droit sur la Grèce (2 journées et une nuit de nav environ). Nous les envions d'y aller directement mais cette météo incertaine et capricieuse nous incite à la prudence, d'autant que cette nav est quand même longue en cas de mauvais temps. 

Bien nous en a pris en fait. Martine et Michel de la forêt d'eau nous décrirons à l'arrivée en Grèce leur navigation "d'éprouvante" eux qui ont vécu de nombreux coups de vent sur leur bateau. Je n'ose pas imaginer ce que ça aurait donné comme ambiance à bord de bleu de mer, avec son équipage de "bleu" en matière de grosses vagues et de fort vent (mis à part le capitaine bien-sur, plus difficile à impressionner). 

De notre côté notre navigation commence dans le calme, quand nous entrons dans le golfo di Spilacce (réputé accelerateur de vent et très remuant, un peu comme le golfe du Lion nous avait dit Cyril ) nous rigolons bien, d'autant plus qu'un événement de taille nous met en joie, le premier poisson depuis Hammamet est enfin remonté à bord de bleu de mer. 

ça valait bien un petit clip que nous avons concocté avec Hugo et Tom...

Et puis progressivement, le vent monte, les vagues aussi, on met un ris, deux ris....Je comprends alors le sens de golfe "accelerateur de vent" et de vent "catabatique" (un vent local lié à la configuration géographique, pas toujours prévu par les modèles météo...joli mot non?);

J'ai fait un petit film mais je trouve que cela ne rend vraiment pas le côté remuant de ces conditions...on dirait que les vagues font exprès de se jeter sur le bateau, la bonne surprise, c'est que le bateau flotte (si, si) mais quand elles sont dessous ça fait des grands "baoum" et de l'extérieur nos amis de Manutea nous avaient surnommé...la sauterelle...




Ces conditions pas des plus agréables (sauf quand le bateau surfe là c'est plutôt pas mal, mais le revers de la médaille  c'est le "baoum" de la vague suivante) vont durer environ 5 heures...Je n'arrête pas de penser à la forêt d'eau en me disant qu'ils auront peut être ces conditions pendant beaucoup beaucoup plus longtemps, et qu'on aurait pu décider d'y aller aussi...bouououo. Bon l'avantage c'est quand même que nous avons mis un coup d'accélérateur qui nous fera arriver bien plus tôt que prévu..

Quand nous abordons enfin le cap avant Crotone, je me dis que ça va s'arrêter...c'est vrai qu'il est impressionnant de mesurer que, comme les cols en montagne, les caps marquent souvent des changements de conditions de mer importants, c'est comme quand on passe un long tunnel, on se demande ce qu'on va trouver à la sortie.

Juste avant la mer se calme un peu, ça fait du bien....et hop derrière le cap, on est au pré et c'est encore 30 35 noeuds qui nous attendent.....bououou ...et en plus on sait que le port de Crotone n'est pas top comme protection, on n'a pas fini de "bouffer" du vent....

On finit par arriver. C'est très sympathique d'attendre les autres bateaux pour se raconter notre "traversée" du golfe, pasta party sur bleu de mer, les estomacs de tous les équipages avaient grand besoin de se caler.... 

Le copain (Tshirt rouge) de Daniel (au milieu), un de nos bateaux compagnon depuis Rocella n'a pas pu mettre de ris, seul sur son bateau, son pilote ne fonctionne pas et il ne peut pas manoeuvrer ...des paquets d'eau dans la figure tout ce temps..Beaucoup de Français à Crotone, d'échanges entre les équipages dans ce port, de discussions météo, d'échanges de "bon plan" en Grèce...

Il y aura un soir une expédition "finale du Top 14 " . Hervé avait très envie de trouver une TV pour la voir. Ils iront à trois fan de Rugby aborder le propriétaire d'un gros  yacht qui a l'air équipé en satellite. Après 1h30 ils n'arriveront pas à faire fonctionner France Télé...mais aurons passé un bon moment quand même...

Impossible de parler de la marina de Crotone sans parler du personnage incontournable de la marina, Mr Tricoli, à qui elle appartient. Nous sommes encore en Calabre et Mr Tricoli a un petit quelque chose du parrain, si on l'imagine sans son bob bleu clair avec à la place un borsalino; Rien ne lui échappe sur ses pontons, il scrute, surveille, vient percevoir chaque jour, en liquide, le "loyer des bateaux"...il ne demande pas le passeport, ni les papiers du bateau, il a tout ..dans la tête...

Après quelques jours, il a un côté sympathique...Il nous offrira la veille de notre départ une bouteille de rosé local...improbable, et pourtant... 

 

Crotone est une ville très moche au premier abord. Plus nous pénétrerons dans les petites rues, derrière la citadelle et sur le "lungomare" plus nous l'apprécierons, notamment son petit marché quotidien, pleins de couleurs et de gentillesse des marchands...un vrai plaisir...

Et nous voilà à attendre à Crotone les bonnes conditions pour l'étape d'après, Santa Maria di Luca...Cyril, Italien de naissance, nous cuisinera un risotto aux crevettes à tomber par terre, et nous ne sommes pas ridicules avec notre tartare de thon en entrée, nous n'en avions pas mangé depuis plusieurs mois...bravo aux pêcheurs...

Autre émotion à Crotone avec Alphonse...il marche à 20 mètres de la plage dans l'eau, de l'eau aux genoux, Hugo n'est pas loin de lui, Alphonse, dans ce peu d'eau n'a pas des brassards. De loin on le voit d'un coup de l'eau jusqu'aux oreilles, on ne comprend qu'il y a un trou et qu'il n'a plus pied quand Hugo s'immerge totalement dans l'eau tout habillé pour le récupérer...nous avons tremblé pour alphonse quelques secondes et réalisons une fois de plus comme un drame peut arriver vite...Encore bravo à Hugo qui n'a pas paniqué...

Hier matin, 3 juin, la météo est enfin favorable au départ. Nous quittons à regrêt Liber, au moins pour quelques jours, ils attendent de la famille à Crotone.

Nous partons à 6h. La première demie heure est tendue à bord, Hervé ne comprend pas pourquoi notre GPS n'indique plus la position du bateau...un faux contact trouvé plus tard, on est partis...

Une navigation calme, du moteur au début, de bon moments de voile à la fin (15 20 noeuds de vent, idéal..)...L'entrée du port de Santa Maria di Luca est ensablée. Nous la passons avec 1,25 m au sondeur alors que notre tirant d'eau est d'1,2 m...pas cool de ne pas le signaler quand même...seul point positif cela m'a aidé à négocier le prix du port, très élevé pour un port peu protégé et dangereux à l'entrée...

Nous devions reprendre la route ce matin direction Erikoussa, petite ile juste avant Corfou, qui sera notre point d’atterrissage en Grèce. Nous avons réalisé que nous n'aurions alors plus de connexion internet pendant quelques jours (le temps de prendre une clé 3G Grecque) ; or, nous avons beau être en année sabbatique, quelques contraintes terriennes sont à régler avant de ne plus pouvoir communiquer...Et puis il faut qu'on cale l'arrivée de ma copine Chantal sur Bleu de mer vendredi prochain. Je n'en reviens pas qu'elle nous rejoigne (elle vit à Casablanca...pas facile Casa Corfou)...

Si nous étions partis nous aurions raté une émotion supplémentaire ce matin...à quelques mètre du bateau, une mini tornade a traversé le port ce matin...c'est arrivé d'un coup, le vent est monté, on a même eu de la grêle...on n'a rien perdu, rien ne s'est envolé...mais Hervé a eu droit à une petite séquence électricité, nous avons arraché notre prise en éloignant le bateau du quai avec les moteurs quand le coup de vent est arrivé... et dire que je croyais qu'on était en sécurité dans les ports.................................

 



04/06/2013
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